Venu du graffiti, Pierre Doucin AKA SoemOne s’est imposé en peu de temps comme un graphiste français avec lequel il faut compter.
Cet autodidacte, qui plus jeune avait taté de la bombe et la photo argentique, a débuté avec le concours d’affiche de l’Original Festival, pour qui il avait réalisé le visuel de 2007.
Peu d’années après, grâce à un travail acharné et beaucoup de talent, sa liste de clients tout comme son audience ne cesse de grossir. En ligne, on croise souvent ses images déstructurées, colorées, dynamiques et modernes.
À l’occasion de la mise à jour récente de son folio, il a bien voulu répondre à quelques questions.
Salut Pierre, peux-tu te présenter brièvement ?
Bonjour à tous.
Je m’appelle Pierre Doucin aka SoemOne, 27 ans, freelance graphic designer depuis 2 ans. Je suis originaire de Bretagne et expatrié sur paris depuis 4 années maintenant.
Quelle est ta formation ? Comment et quand l’illustration et le graphisme sont entrés dans ta vie ?
Purement autodidacte.
J’ai découvert le graphisme par le biais du graffiti que je pratiquais depuis 10 ans à l’époque, j’avais un ami qui faisait quelques trucs sur photoshop, il m’a montré rapidement comment fonctionnait le logiciel dans ces grandes lignes. J’ai testé (chez un pote car j’avais pas d’ordinateur), et y ai vite pris goût, le rapport entre ce logiciel et le graffiti était assez proche je trouvais. Au début je faisais que des flyers & affiches, etc. Peu de temps après mes débuts, j’ai remporté un concours d’affiches pour un festival Hip Hop ” L’original festival”. Dans le cadre de ce festival, on m’a proposé de faire une expo, je ne comprenais pas trop ce qu’ils voulaient que j’expose “Mes Flys”! C’est en voyant les travaux des 2 autres participant que j’ai pris une claque et compris quelle genre de travaux ils voulait que j’expose. J’ai donc commencé à créer d’autres visuels et tout est parti de la, j’ai décidé d’en faire mon métier.
Tu travailles en tant que free-lance, comment fais-tu pour trouver du travail ? As-tu un réseau ?
Au fur et à mesure des années j’ai bien sûre construit mon petit réseau par le biais d’associations et d’agences. Je pense que c’est primordial dans ce travail de construire son propre réseau.
Mais en cette période qui est un peu délicate ce qui me fait vivre le plus en ce moment c’est le fait d’être représenté par un agent, elle s’occupe de me trouver des contrats avec les agences cela m’enlève une grosse charge de travail, c’est un luxe et je suis bien conscient de la chance qui m’a été donnée.
Sinon je reçois des propositions de tavail assez régulièrement que j’accepte ou refuse selon ce que l’on me propose. En effet dans certains cas, ces propositions sont à l’opposé de ce que je fais et je ne vois pas du tout ce que je pourrais apporter à ce projet.
Comment gères-tu la charge de travail assez aléatoire à laquelle les free-lances sont soumis ?
Au début c’était assez difficile de jongler entre des périodes de travail intense et des période de désert total.
Ca m’a amené beaucoup de questionnements et de périodes de stress.
A l’heure actuelle avec le temps, je prends ça avec pas mal de recul, et je croise les doigts car depuis quelque temps j’ai à peu près tout le temps quelque chose à faire.
D’où vient ton inspiration ? Pourrais-tu nous décrire ton processus de création, si tu en as un ?
Je ne sais pas si on peu parler d’inspiration réellement mais ce que je kiffe le plus ce sont souvent des artistes assez sombres. Je trouve qu’il y a une certaine énergie, une réflexion que je ne retrouve pas dans les choses plus légères. C’est assez étrange car mes illustrations ne sont pas forcement très noires et sombres, vous me direz. Cette partie de mon travail se retrouve plus dans mes photos. après je n’ai pas forcément de processus de créations précis et je n’espère jamais en avoir, la création est une liberté, si on commence à avoir des processus, règles etc. où va t’on?
As-tu l’angoisse de la page blanche ? Et si oui, comment gères-tu ?
Pour le travail bien sûr, car il y a la pression de la dealdine, souvent très courte, je pense que tout graphiste a ou connaîtra ça un jour c’est normal. L’angoisse de la page blanche vient pour ma part du fait d’être confronté à une problématique totalement opposée à ma façon de voir donc un questionnement plus long, ce qui n’est pas toujours bon. Mais au final avec le recul, c’est le moment qui fait le plus avancer aussi bien dans le professionnel et le personnel.
Quel est le projet dont tu es le plus fier et pourquoi ?
Je dirais Who’s Next car j’ai eu la direction artistique totale du projet, on m’a donné juste un thème général et j’ai dû développer, travailler l’univers, diriger le shoot photo, c’était très intéressant car normalement j’interviens plus à la fin de la chaîne pour mettre en forme les idées d’un DA, là j’ai dû créer l’univers, réfléchir à toutes les problématiques. ce qui m’a appris encore de nouvelles choses.
Oui, je trouve personnellement que c’est un de tes projets les plus aboutis.
J’imagine que l’on vient te trouver pour produire des images qui restent dans ton univers si particulier et personnel. Comment arrives-tu a te renouveler ?
Le renouvellement viens pour ma part d’une prise de recul sur mon tavail et peut être une lacitude d’utiliser les mêmes techniques, je ne suis pas une personne qui aime forcement rester sur ses acquis, se renouveler perpétuellement est important. Graphic designer est un travail qui peu devenir assez routinier si l’on fait toujours la même chose, créer de nouvelles techniques est stimulant je trouve.
Même si pendant cette période peut être déroutante elle aboutit toujours à du positif.
Quel sont tes outils de création privilégiés ?
Indéniablement “Mon 5D & Photoshop”
Pourrais-tu nous décrire une journée type de Soemone ?
Journée de travail bien sûr.
Réveil, douche, café clope, re-café mise en marche de l’ordi, petit son pour se mettre bien.
Ouverture des mails, lecture et réponses, petit tour voir les infos, début du taf, petite pause pour bouffer vers 13 ou 14H, re-boulot, travaille jusqu’à 19h30 - 20H00, ma copine rentre du taf, détente bouffe etc., reprise du taf si la période est speed.
Tout ça est parfois parsemé de briefing, d’entretien, en bref tout ce qui est la partie relationnelle du travail.
À quoi ressemble ton bureau ?
Le 3/4 du temps tu peux imaginer un gros bordel organisé de câble, d’appareils photo, de dossiers, de disques durs etc.
Et un ordi au milieu.
Tu viens d’un univers très hip-hop je crois, quelle est l’importance de la musique et de cette culture pour toi ?
Très hip hop, ohoh pas autant que ça. Je viens du graffiti, c’est souvent pour ça que l’on me catégorise là dedans. Mais c’est plus compliqué que ça, pour moi le graffiti et le hiphop ne veulent pas forcément dire la même chose. J’ai été réellement hip hop 3 ou 4 ans dans ma vie mais j’ai très vite évolué. Donc le hiphop dans ma vie n’est qu’une petite partie et n’en a pas une si grande importance.
En ce qui concerne la musique, c’est très simple je ne pourrais pas vivre sans.
As-tu des projets en cours ?
À l’heure où je te parle je sors d’une période faste de travail donc la c’est assez tranquille, mais bien sur que j’ai des projets, j’en ai toujours.
Bouger à New York prendre des vibes quelque temps, prendre plus de temps pour peindre, peut être faire une expo photos, mais ça c’est pas pour tout de suite
As tu des artistes favoris ?
Bien sur, mais c’est très vaste et ça va être en vrac vue que tu ne précises pas le genre :
Salvador Dalí, Mr Cartoon, Si Scott, Géricault, Marvin Gaye, Frank Miller, Alain Chabat, David La Chapelle, Mondino, Esteban Oriol, Usugrow, Nick Knight, Tim Richardson, je m’arrête là la liste peut être très longue…
Merci beaucoup Pierre d’avoir bien voulu répondre à nos questions. Je te laisse le mot de la fin !
Et bien merci pour cette interview et l’intérêt que vous portez à mon travail. Continuez à nous faire découvrir de nouveaux talents tous les jours sur votre blog c’est important lâchez pas l’affaire. Respect!!!
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